21.10 – 13.12.2025
Amie Barouh
les 99 noms du voyage
24 – 26.10.2025
Art Basel | Paris
Grand Palais, Paris
with the artists
Amie Barouh
Claude Closky
Pierre Creton
Lois Weinberger
Amie Barouh
les 99 noms du voyage | solo | 21 octobre – 13 décembre 2025
En cet automne 2025, nous découvrons le travail d’Amie Barouh, nouvelle recrue de la galerie Salle Principale, pour sa première présence sur Art Basel Paris et sa première véritable exposition personnelle dans une galerie d’art française.
La galerie découvre le travail filmique d’Amie Barouh en 2021 à l’occasion de l’exposition « Le corps fait grève » au Centre d’art et de recherche Bétonsalon (directrice et commissaire Emilie Renard). Par la suite l’installation vidéo « Contre-Chant » sera montrée à la Maison du Japon en 2022 dans l’exposition « Êtres lieux » (commissaire Élodie Royer) ainsi que le film « Shuruuk » en 2024 à la galerie Air de Paris dans son programme « Cinéma Le Klingon » (commissaire Xavier Franceschi).
Jeune artiste franco-japonaise, née en 1993, Amie Barouh se nourrit des multiples cultures rencontrées au cours de ses périples à travers le monde et savamment orchestrées dans ses films, installations, dessins et photographies, où les questions de l’exil et de la résilience tiennent une place centrale.
Amie Barouh s’attache à donner la parole aux invisibles, à des personnes évoluant dans les marges à l’instar des communautés Rom, Manouches, Sinti, Tziganes dont elle partage la vie.
Ses films ont été présentés dans de nombreux festivals dont le FID Marseille, BFMAF Berwick Film and Media Art Festival 2025. En 2025, elle réside en Albanie à l’Art Explora Tirana x Villa 31, tandis que le MMK Musée d’art moderne de Francfort (DE), l’invite pour sa première exposition institutionnelle avec sa proposition « Entre-Sorts ». Prochainement, la commissaire d’exposition Elodie Royer présentera l’artiste à la Fondation Pernod Ricard en 2026.
L’exposition « les 99 noms du voyage » à la galerie Salle Principale, met en valeur des voix plurielles d’hommes et de femmes en marge de la société au travers d’œuvres graphiques, photographiques et filmiques.
Deux films sont projetés durant l’exposition à la galerie :
– Bari Mageia (2022)
Ce court métrage de fiction, réalisé dans le cadre d’une production cinématographique, s’inspire de deux frères issus de la communauté Rom qui entraînés dans des actes de délinquances, verra l’aîné incarcéré et le cadet placé en foyer. Samy, protagoniste du film, fait de son mieux pour protéger son petit frère piégé dans de semblables situations délictueuses. Amie Barouh invite ses personnages à sortir de cette situation par la force de la magie. Avec cet essai fictionnel, l’artiste souhaite aborder les difficultés d’une existence marquée par une grande pauvreté comme celle subie par la communauté Rom, souvent stigmatisée et perçue comme un foyer de voleurs. L’œuvre invite à interroger, au-delà des identités et des nationalités, les actes que l’on peut être amené à commettre dans des situations d’extrême urgence qui annihilent toutes capacités de choix et dignité.
Cette vidéo a permis à l’artiste de se rapprocher encore davantage de la communauté Rom qu’elle fréquentait déjà, tissant des liens particulièrement forts avec cette famille, qui apparaîtra également dans son dernier film, Shuuruk (2024).
– « El Shuruuk », (l’aube en arabe ou plus littéralement « levé à l’Est ») est un documentaire construit à partir des images d’archives prises par l’artiste sur une durée de 4 ans qui nous invite à découvrir notamment des moments de la vie quotidienne dans les camps des Roms, des images de manifestations quotidiennes réalisées à Okinawa au Japon contre les bases américaines et des migrants camerounais à Tunis. Cet ensemble d’images forme un état des lieux de ce que vivent les personnes en perpétuel déplacement à travers le monde. Le film s’apparente dès lors à une prière pour ces personnes qu’Amie Barouh aura rencontrées au hasard de ses déplacements et dont la simple existence constitue en soi un acte de résistance.
La pièce, qui intègre de nombreuses techniques audiovisuelles (incrustations, superpositions de plans, screen cut..) a été intégralement réalisée par l’artiste, du tournage, au montage jusqu’à la production.
Dans le cadre d’une résidence au 32 bis à Tunis, Amie Barouh réalise l’œuvre « El Shaab » *, grande frise constituée de journaux récupérés, donnés par un homme au beau milieu d’une nuit. Amie Barouh y découpe alors des bandes issues de plusieurs exemplaires du même quotidien sportif qu’elle colle et assemble pour en faire une longue frise dont la succession de corps de sportifs en mouvement évoquent directement le cinéma et le procédé de décomposition du mouvement de Muybridge. L’artiste, comme à son habitude, applique sur ce long support différentes techniques mixtes : peinture acrylique, appliquée au pinceau et à la bombe, encre et y intègre des photocopies de captures d’écran de la guerre à Gaza qui inondent alors les réseaux sociaux. En mêlant la presse quotidienne et les réseaux numériques, l’œuvre témoigne de la place et de l’utilisation multiple des médias dans notre quotidien. En superposition de ce palimpseste coloré, des portraits photographiques de personnes rencontrées dans les rues ainsi que des îlots de nature au cœur de l’espace urbain tunisien sont aimantés à la frise, de manière à créer une strate supplémentaire de matière et de lecture. Cette œuvre se distingue à la fois par sa taille imposante, ses multiples médiums et ses nombreux niveaux de lecture. A distance, l’œuvre évoque un paysage, une surface peinte qui évoque l’attachement de l’artiste à la narration, au procédé cinématographique et à la bande dessinée. En s’approchant, le visiteur peut également découvrir des textes, scruter de petites photographies, des images personnelles de l’artiste intégrées en fondu sur le papier, ou encore lire des messages laissés par l’artiste.
La photographie « Tape dans le mille » (2023) représente Damason, dont l’artiste apprécie particulièrement le regard perçant qui dans un effet de miroir renvoie l’objectif de la photographe sur nous-même. Amie qui l’a vu grandir et avec qui elle entretient une relation étroite, saisit le charisme naturel de l’enfant et sa capacité à capter instantanément le regard de la caméra dont il joue avec une aisance déconcertante. Cette photographie a été prise après le tournage du film « Shuruuk », au sein d’un camp de Roms qu’elle fréquente régulièrement, révélant ainsi la complicité entre l’artiste et son sujet.
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*El Shaab (peuple en arabe) nom du quotidien tunisien
Avec le soutien aux galeries du Centre national des arts plastiques
Amie Barouh
les 99 noms du voyage | solo | October 04 – December 13, 2025